vendredi 2 novembre 2012

Premier jour à Ushpa...


Dû à quelques soucis de connexion internet, je n'ai pu vous donner des nouvelles plus tôt mais j'ai tellement de choses à vous raconter ! Mon premier jour à Ushpa était magique… Une complète immersion dans la culture, la langue et, surtout, la religion ! En effet, je suis arrivée en pleine période de la fête des morts… Les enfants étaient déguisés (eh oui, ici aussi on fête Halloween apparemment), des autels débordant de nourriture étaient dressés dans les maisons, des prières étaient murmurées. Mais je m'emballe là, commençons par le début…

Des petits monstres boliviens

Après une dure nuit (au sens littéral du terme, le lit est dur comme une planche bois !), réveil à 7h par Eliza - la responsable des volontaires - téléphonant pour savoir si elle peut venir me chercher ou si je préfère me reposer. Evidemment, je bondis hors du lit et m'empresse de l'assurer que je peux être prête en une demi heure. Activation donc… Je file à la douche… Mmmmh, quel bonheur ! D'abord électrocution en tournant le robinet, ensuite une eau froide et ne semblant pas vouloir se réchauffer me tombe dessus… "Good morning, good mooorning !" Bref, la douche est donc une affaire rapidement expédiée (température oblige) et je suis prête lorsque Eliza arrive. Elle est bien sûr invitée par les Castro à manger et boire quelque chose avant de repartir - elle me confie d'ailleurs que je risque de prendre du poids dans cette famille tellement la nourriture est bonne (gloups, pas vraiment besoin de ça moi ! --').

Nous finissons enfin par partir (ici lorsque tu t'arrêtes prendre un café, il faut compter trois quarts d'heure minimum !). Première étape, un "truffi" jusqu'au 'Kilomètre Zéro'. Je m'explique…  Les truffis sont des minibus qui sillonnent la ville et que l'on peut arrêter à n'importe quel coin de rue pour monter à bord. Pas d'arrêts donc et à un prix tellement dérisoire ! Moins de 2 Bolivianos pour un trajet… Sachant qu'un euro équivaut à environs 9 bolivianos, faites le calcul ! Le 'Kilomètre Zéro' quant à lui est un point de repère dans la ville de Cochabamba (je pense qu'il représente le centre de la ville mais je ne suis pas sûre). Sur le trajet, elle m'explique que trois jours plus tôt, un membre de longue date et très apprécié du comité de direction de l'oganisation est décédé. Elle va donc distribué des petits rubans noirs qui seront portés durant 9 jours en mémoire du mort… Les larmes brillent dans les yeux de cette femme qui a habituellement toujours le sourire aux lèvres.
Ensuite, nous prenons un deuxième truffi qui nous conduit jusqu'à Ushpa Ushpa, le village où est installé Proyecto Horizonte. Ushpa était avant un bidonville où les maisons étaient en carton et les chemins en terre. Grâce à la communauté de Saint-Vincent de Paul ensuite reprise par un Allemand, agrandie et renommée Proyecto Horizonte, Ushpa possède désormais des maison en briques, une rue principale en béton, une école, un centre de santé, une garderie, une école du soir, quelques échoppes et surtout de l'eau qui arrive en camion toutes les semaines.

Eliza et quelques enfants
Eliza me fait faire le tour des installations et me présente à tous, tout en distribuant ses petits rubans noirs. À la garderie, nous en profitons pour distribuer des bonbons. Et ainsi passe le début de la matinée… "¡Hola!  ¿Como estas?  ¿Ablas Español? - No… - Fin de la discussion :P" Finalement nous revenons à la garderie où elle me confie à une volontaire allemande nommée Johanna et qui parle anglais. Tous les volontaires parlent anglais ! Je serai donc trilingue lorsque je reviendrai :D La quasi totalité sont Allemands mais j'ai aussi fait la connaissance d'une Finlandaise et d'un Bolivien… mais qui parle allemand donc ça revient au même !

Autel dédié au papa d'un des enfants du groupe...
Je passe ainsi la fin de la matinée avec Johanna dans le deuxième groupe des enfants les plus petits en âge. Ce ne sera pas le groupe dont je m'occuperai normalement. À partir de lundi, je travaillerai avec les plus jeunes. Les gardiennes boliviennes entraînent les enfants dans la rue pour aller… où ? Johanna me confie qu'elle n'a aucune idée de ce nous sommes en train de faire… Reste à attraper un enfant par la main et se laisser guider…
Nous arrivons à la porte d'une maison où une Bolivienne nous accueille avec chaleur, les quelques vingt-cinq enfants et nous. Là, les gardiennes donnent l'ordre aux enfants de retirer chapeaux et casquettes puis se mettent à réciter ce que je suppose être le "Notre Père" en Espagnol devant l'autel dédié au mort. La prière terminée, tout le monde remet son chapeau et nous voilà en route pour visiter une autre maison. Mais pas avant que notre hôte nous aie donné un sac rempli de petits pains pour les enfants. 
Dans la seconde maison à laquelle nous rendons visite, l'autel est encore plus impressionnant. Il croule sous la nourriture et les fleurs. Là chaque enfant reçoit un petit pain et une sucette tandis que chaque adulte, dont nous, a droit à une assiette remplie de pâtisseries. Je suis hallucinée… Ils doivent cuisiner depuis des jours pour donner naissance à toute cette profusion de nourriture ! 

Les visites terminées, nous rentrons à la garderie où nous faisons manger les enfants (et nous-mêmes !) puis les couchons pour la sieste.


La journée est finie pour les volontaires. Nous pouvons rentrer chez nous. J'ai le temps de discuter un peu avec certains. Ils sont vraiment adorables ! Ils me proposent même de les accompagner dans leur excursion jusqu'à La Paz ou Sucre durant le long weekend qui commence. En effet, demain vendredi 2 Novembre, jour de la fête des morts, est congé pour tout le pays. Je décline poliment, je viens d'arriver… Un peu de repos ne me ferait pas de mal !
Deux volontaires me conduisent jusqu'en ville où je découvre le marché ouvert… C'est immense ! Ça grouille de partout ! On peut tout trouver, la question est juste de savoir de combien de temps il va te falloir pour cela… J'en profite pour retirer de l'argent et m'acheter une recharge téléphonique. 
Il est temps désormais de se séparer. Trouver le truffi qui me ramènera à la maison n'est pas une mince affaire ! Mais je finis par monter dans le bon et me voilà partie pour stresser tout le voyage à l'idée de ne pas descendre au bon endroit…. Je me voyais mal me retrouver à l'autre bout de la ville, sans connaître un mot d'Espagnol pour retrouver mon chemin ! Finalement je reconnais un endroit familier où j'arrête le conducteur. À présent, il faut trouver le chemin jusqu'à la maison… Je me laisse guider par mon instinct et, ô miracle, je retrouve la "casa de la familia Castro" ! Je vous avoue que je suis encore impressionnée de mon propre exploit :P

Voilà pour aujourd'hui ! L'après-midi se résumera à se reposer, essayer sans succès de se connecter à internet, un peu d'apprentissage d'espagnol et quelques tentatives de communication avec la famille.


Bisous à tous,
¡Hasta mañana!

PS : Je rectifie mon post d'hier... *Buenas noches* c'est mieux... (vous voyez, je fais des progrès ! --')

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